vendredi 18 janvier 2019

Les langues, les noms de lieux... Un déchiffrage s'impose !

L'une des difficultés les plus importantes, que je qualifierai de "barrage", est celle de la langue... Pas forcément uniquement de la langue polonaise, mais du fait de la partition de la Pologne à différentes périodes de son existence en tant que pays.

Sur le territoire correspondant à la Pologne d'aujourd'hui, et donc dans les actes d'état civil d'autrefois, il est courant de tomber sur différents types de transcription.

Les registres d'églises étaient rédigés en latin, ce qui n'est pas forcément trop compliqué à comprendre puisque notre langue française est d'origine latine : mater et pater sont des termes que l'on comprend aisément, tout comme "mensis natus" pour le mois de naissance ou "parentes nomen" pour les noms des parents lorsqu'il s'agit de registre de naissance... Il est assez amusant, d'ailleurs, d'y lire la transcription de certains prénoms polonais en langue latine : ainsi, Wojciech, un prénom polonais assez courant, depuis Adalbert dans les registres....

Un extrait de registre en latin mentionnant le mariage de mes arrières-grands-parents
paternels (du côté de ma grand-mère paternelle, la branche Zarzynski)


Là où cela se corse, c'est pour les actes d'état civil où l'on trouve, selon la localisation géographique, des actes rédigés en allemand (dans mon cas, pour ceux que j'ai trouvé, c'est la majorité), des actes rédigés en polonais, mais aussi du cyrillique, parfois de l'hébreu (pour les Juifs de Pologne).

Si c'était le seul obstacle : ces actes sont rédigés en version manuscrite, parfois difficilement "lisibles" pour nos yeux peu habitués à cette prose d'un autre âge ou, lorsqu'ils sont issus de formulaire pré-remplis, dans une langue et une écriture qui nous fait défaut. J'en veux pour exemple la rédaction d'actes d'état civil en allemand gothique (également appelé alphabet Sütterlin).



Là où cela se corse encore un peu (comme si ça n'était pas assez compliqué) - et devient presque décourageant parfois ! - c'est de trouver des actes dans cette écriture si particulière avec des noms de lieux qui sont introuvables sur les cartes.
La raison en est assez simple : beaucoup de noms de lieux polonais ont été germanisés et il n'est pas rare de trouver un Posen  au lieu d'un Poznań, un Strasburg (surprenant, on pense immédiatement à notre capitale alsacienne) qui n'est en fait qu'une transcription de la ville de Brodnica ou encore un Friedeck (nom de ville situé en Allemagne, mais qui correspond en réalité à Pląchoty, un village situé au nord-est de Toruń, non loin de là où sont nés mes arrières-grands-parents maternelles (côté Kowalski) et la soeur de mon grand-père...

Tout cela donne parfois le vertige... car ces noms déjà compliqué en polonais, transcrits en allemand sur les actes ont en plus été transmis en France oralement et recopiés malencontreusement comme tel sur les actes (je vous avais déjà parlé des problèmes de transcription avec mon nom de famille, juste ici). Un vrai charabia qu'il est difficile de décrypter et qui nécessite de passer un temps infini, parfois pour trouver le bon lieu.
Pour certaines de mes recherches sur les noms de lieux, j'ai croisé les différents documents que j'avais sur une personne, j'ai cherché les différentes orthographes possibles, j'ai cherché sur des cartes, fait jouer la proximité géographique avec d'autres membres de la famille (à cette époque, on bougeait un peu moins que maintenant !) et finit par remettre la main sur le bon nom de lieu et ainsi trouver où chercher l'acte d'état civil.

Un travail de fourmi ! Mais quand on trouve, quelle satisfaction !

C'est ainsi que j'ai cheminé pour l'acte de naissance de mon grand-père paternel : sur le livret de famille qu'il a eu en France (et sur son acte de mariage en France, il était noté qu'il était né - selon les papiers à Gębice ou Gembitz (qui n'est autre que la transcription de Gębice en allemand).
Il existe plusieurs Gębice en Pologne, mais ma grand-mère son épouse était née à Mogilno, proche d'un Gębice. J'en ai déduis de quel Gębice il s'agissait.



Puis sur un autre papier (un papier d'immatriculation lors de son arrivée en France), j'ai cru déchiffrer quelque chose comme "Dziergornia" qui s'est avéré être - après un travail de recherche, la village de Dzierzążno, une ville proche de Gębice. Je voyais enfin la possibilité de trouver où il était né ! Et j'ai finalement pu retrouver son acte de naissance. Une vraie victoire pour moi !



Ce cheminement a pris quelques semaines de recherche, entre le déchiffrage des papiers en ma possession, leur compréhension, le croisage des sources et éléments géographiques, d'autant que je n'avais pas la bonne année de naissance, mais ça, c'est une autre histoire :)

mardi 4 décembre 2018

L'itinéraire familial

Du côté de mon grand-père maternel, chez les Kowalski...

Mon arrière-grand-père Tomasz Kowalski (que ma mère appelait Dziadzia Tomeck) nait en 1880 en Pologne, dans un village du nom de Cieszyny, au nord-est de Poznan, à une trentaine de kilomètres de Torun.



Mon arrière-grand-mère, Antonia (francisé en Antoinette) nait, quant à elle à Karczewo en 1885, à peu près dans la même zone que Tomasz.



Je n'ai pas leur acte de mariage, mais ils vivent tous les deux dans des villages proches, j'en déduis qu'ils se sont connus en Pologne. J'ignore s'ils se mariés en Pologne ou en Westphalie. C'est une partie du travail que je peux effectuer, il sera long, très long.

Une chose est sûre, en 1908, ils sont mariés et habitent en Westphalie, comme en atteste la naissance de mon grand-père, Jan Kowalski, l'aîné de leurs enfants, né à Kirchderne, une ville située à 5 kms de Dortmund.


Ils ont ensuite deux autres garçons, Antoine et Bernard, qui naissent eux-aussi sur ce territoire de la Westphalie.
Puis une fille : Jeanine. Une grand-tante décédée en 2007 : je n'ai pas son acte de naissance, mais sur son acte de décès figure son lieu de naissance, en 1922. Et c'est là que j'ai été surprise de constater qu'elle est née à Friedeck, qui n'est autre que le nom d'une ville toute proche de Karczewo, où est née mon arrière-grand-mère [Je reparlerai des noms de lieux, il y a des choses intéressantes à savoir !] !


J'ai donc pu en déduire le parcours de mes arrières-grands-parents grâce à ces dates-clés.

Naissance de mes arrières-grands-parents dans des villes/villages autour de Torun, mariage (mystère si c'est en Pologne ou en Allemagne, j'essayerai de trouver la réponse, cela risque d'être compliqué).
De 1908 à 1916 au moins, Westphalie avec naissances de leurs fils, dont mon grand-père.
1922, retour en Pologne et naissance de leur fille.
1923, arrivée en France, probablement avec les flux migratoires de l'époque. Ils posent leur valise, à Divion.




Ce qui est extraordinaire, c'est que j'ai réussi à retrouver, d'après une photo que ma mère possédait, une soeur de mon arrière-grand-mère, restée en Pologne.
Ayant été en lien avec son arrière-petite fille Katarzyna, j'ai pu confirmer que j'avais bien retrouvé du côté polonais une arrière-petite cousine : elle et moi partagions les mêmes arrières-arrières-grands parents.
Cela m'a été confirmé car sur la photo que ma mère possède, on peut voir une mère avec trois enfants et le petit garçon sur la photo s'est avéré être le grand-père de cette Katarzyna.
Mieux encore, elle avait retrouvé dans les archives familiales en Pologne une photo de l'un des frères de mon grand-père (Bernard) et surtout un bout de papier avec l'adresse de mes arrières-grands-parents en France. Au dessus de cette adresse figure l'adresse d'un Johann Bruskiewicz, qui pourrait être un frère de mon arrière-grand-mère, mais je ne l'ai pas retrouvé dans sa fratrie (alors que j'ai normalement identifié la fratrie complète)...



La boucle était bouclée !


mercredi 28 novembre 2018

Les Westphaliens et comment retracer l'histoire de la famille...

Dans ma famille, du côté maternel, on compte des Westphaliens... Un mot qui sonne allemand, puisque la Westphalie est une ancienne province/région économique d'Allemagne dans la vallée de la Rühr (un affuent du Rhin), qui fut très florissante. Aujourd'hui, cette région correspond à ce que l'on appelle la Rhénanie du Nord avec des villes comme Münster ou Dortmund.

(C) Bibliothek allgemeinen und praktischen Wissens für Militäranwärter Band I,
1905 Deutsches Verlaghaus Bong & Co Berlin * Leipzig * Wien * Stuttgart


Ces mineurs Westphaliens sont des Polonais qui ont émigré vers cette région de la Rühr à partir des années 1890, à une époque où la Pologne n'existe plus réellement et où donc certaines régions de Pologne sont sous influence allemande. "Logique" donc que certains mouvements migratoires s'orientent pour certains Polonais en Westphalie.
Ils y vont pour travailler, car l'Allemagne a besoin de bras pour extraire le charbon. C'est le cas de mes deux arrières-grands-pères maternels.

Ils sont ensuite appelés en France dans les années 1920 et cette particularité d'avoir été auparavant en Westphalie les distinguent des autres mineurs polonais : d'après les différents écrits que j'ai pu lire à ce sujet, ils sont mieux formés que les Polonais qui arrivaient directement en France depuis la Pologne, plus qualifiés... Ils utilisent des techniques d'extraction du charbon avec un meilleur rendement et sont relativement courageux et productifs. Dans "Les Polonais du Nord"(1), Henri Dudzinski explique même que "fortement imprégnés par l'éducation et la culture allemande, les Westphaliens se positionnent comme l'intelligentsia de l'émigration par rapport aux Silésiens et aux Galieciens peu cultivés. En effet, leur situation est avantageuse : leurs enfants sont jeunes - beaucoup ont connu la scolarité allemande - ils savent lire, compter, écrire en polonais et en allemand, tout en apprenant rapidement le français". 
Pour la petite anecdote,  ma grand-mère Praxeda (dont la photo figure sur la colonne de gauche) est née en 1914 en Allemagne, elle parlait à la fois le polonais avec ses parents, l'allemand qu'elle avait probablement dû parler en Allemagne "officiellement" et le français qu'elle a appris à l'école française qu'elle a fréquentée en arrivant en France : mais elle insistait toujours sur sa mère-patrie, la Pologne. Mon grand-père, plus vieux (né en 1908), parlait beaucoup plus polonais que français (il s'exprimait assez mal en français, signe qu'il était arrivé en étant plus vieux en France et n'avait pas fréquenté l'école de la République !).

acte de naissance de ma grand-mère (en allemand)


Pour venir en France, à la différence des Polonais venus directement de Pologne, ces Westphaliens bénéficient d'un contrat de travail d'un an, du voyage et "luxe suprême" d'une prise en charge de leur mobilier(2). Les compagnies houillères construisent même des logements spécifiquement pour les accueillir.

L'intégration n'est pas forcément aisée : après une Première Guerre Mondiale qui laisse une France exsangue, des Polonais allemands ne sont pas forcément vus d'un bon oeil : Boches, Polaks,  Prussiens, voire casques à pointe (en référence aux soldats allemands de la Première Guerre Mondiale) tout y passe pour les Français qui regardent avec défiance cette main d'oeuvre étrangère. Les premières années sont même tendues : la mission catholique polonaise en France ne tardera pas à envoyer des prêtres dans le bassin minier, pour sceller une certaine stabilisation... 

Ma famille maternelle se fixe à Divion.

1- les Polonais du Nord, histoire d'une émigration, éditions La Voix du Nord
2 - d'après "les trois âges de la mine, de l'apogée au déclin", volume 3, éditions La Voix du Nord (p.16)




dimanche 25 novembre 2018

Fiché à l'arrivée


Au début des années 20, quand ma famille arrive en France, elle passe - a priori - par le dépôt de Toul, en Meurthe et Moselle. 




Je dis "a priori", car c'est que l'histoire raconte. Tous les Polonais qui arivaient depuis la Pologne en France le faisaient par le dépôt de Toul. Dans les faits, il est établi que Toul était bien le lieu de passage des Polonais en France, à l'image du gigantesque Ellis Island américain, qui accueillait les migrants européens. Mais il ne reste rien, sinon, une photo déchirée, de cette période de l'histoire de l'immigration française (c'est ce que l'excellente émission sur l'immigration qui est passée il y a quelque temps sur France 2 raconte) : les archives départementales, que j'ai contactées m'ont confirmé qu'il ne subsistait aucun document de cette époque. C'est quand même dingue, quand on considère que c'était tout de même une vague d'émigration assez forte, consentie par la France ! Ce "dépôt" était une ancienne caserne (la caserne Thouvenot) qui se situait à 3 kms de la gare, que les immigrés polonais devaient rejoindre à pied, chargés parfois "comme des baudets", avec valises et enfants dans les bras....

Nous, les descendants de ces ouvriers Polonais, il nous reste des photos, des portraits, photos d'identité de chacun des membres de notre famille prises à l'entrée en France.
Ces photos sont très particulières : on y voit nos aïeux poser de face, de profil avec un numéro, une plaque, un matricule... L'image nous fait penser à des prisonniers. On en souriait, je me souviens, plus tard, car il y avait une expression dont j'ai entendu parler "Polonais n'a qu'un oeil" qui, de mes souvenirs, faisait référence à cette photo de profil...


Une photo de mon arrière-grand-père prise à cette époque, quand il arrive en France,
il a - d'après la date à l'arrière de la photo - 36 ans, mais il a l'expérience des mines après avoir travaillé en Westphalie !




Le numéro sur la photo correspond à leur matricule : les Polonais étaient ainsi fichés dès leur arrivée.
(c) Centre historique minier de Lewarde - photo issue du livre
"les Polonais du Nord, histoire d'une émigration", édition La Voix du Nord


Pour la petite histoire, ce dépôt de Toul fut inauguré en 1919 à la suite d'une convention passée entre la France en manque de main d'oeuvre à la fin de la Première Guerre Mondiale et le tout jeune Etat Polonais (la Pologne renaît de ses cendres le 11 novembre 1918, j'y reviendrai !).

Le dépôt de Toul, dans lequel sont donc passés mes arrières-grands-parents et grands-parents était situé dans une ancienne caserne militaire : il comprenait 4 services (sûreté générale, hygiène et de vaccination, main d'œuvre industrielle et main d'œuvre agricole). Les immigrés polonais, arrivés sur place en train étaient littéralement "parqués" à cet endroit pendant deux à trois jours pour y subir notamment une visite médicale avant d'être dirigés vers le bassin d'emplois auxquels ils étaient destinés. Parfois, on leur mettait autour du cou une pancarte avec le nom de la ville où ils devaient se rendre pour éviter les "égarés" et faciliter le "triage".

Pour certains membres de ma famille, du côté maternel notamment, le parcours de l'immigration est même un peu plus complexe, car ils ont d'abord quitté la Pologne au tout début du XXème siècle pour aller travailler dans les mines allemandes, en Westphalie avant d'arriver en France. Mais il ne fait aucun doute qu'ils sont passés eux-aussi par Toul. 


jeudi 22 novembre 2018

Une vieille photo

J'ai essayé de récupérer certaines photos de famille...

Du côté de mon père, les choses sont simples : très peu de photos de famille, la vie d'avant, la vie en Pologne demeure un mystère pour ce qui est de ma branche paternelle, surtout du côté de mon grand-père... Les rares photos que je possède  de ce côté datent des années 1930.

Du côté de ma mère, un peu plus de souvenirs, notamment du côté de sa propre mère, ma grand-mère, celle dont vous pouvez voir la photo sur la colonne de gauche. Ma grand-mère, c'était ma Babcia, un mot qui veut dire "mamie" en polonais. Je l'ai toujours appelé Babcia...

Parmi les souvenirs photographiques, l'un d'eux me tient particulièrement à coeur : c'est l'une des plus vieilles photos que je possède de ma famille, et compte-tenu de l'immigration de ma famille, je tiens à cette photo comme à un trésor.



Il s'agit de la photo de mariage de mes arrières-grands-parents maternels, les parents de ma Babcia. Mon arrière grand-mère (la mariée sur la photo) s'appelait Jozefa Pankowska (francisé en Joséphine en arrivant en France), elle est née en Pologne en 1885 dans un village qui s'appelle Boruszyn, à une trentaine de kilomètres au nord-ouest de Poznan. Mon arrière-grand-père (le marié) s'appelait, quant à lui, Jan Przybysz (francisé en Jean), il est né à Strzyzmin (également au nord-ouest de Poznan) en 1886.
Sur cette photo, il y a également une soeur de mon arrière-grand-mère, à gauche sur la photo, Konstancja, que j'ai identifiée avec d'autres photos d'elle plus tard... Konstancja est pour sa part toujours restée en Pologne, elle s'est mariée avec Jozef Strozyk : j'ai retrouvé des traces de leurs descendants dans les archives familiales et grâce à mes recherches, ils sont tous en Pologne... Les autres personnes, je ne sais malheureusement pas de qui il s'agit. Ce ne sont pas - à ma connaissance - des membres de ma famille directe, même si j'ai un doute pour l'homme qui se tient à la gauche du marié (à droite sur la photo) qui a un petit air de ressemblance avec lui, mais je n'ai pas réussi à l'identifier.

Cette photo date de 1909, du 7 octobre, précisément. Elle a été prise à Langendreer en Allemagne. Mes arrières-grands-parents étaient des "Westphaliens" : des polonais qui ont d'abord quitté la Pologne pour travailler dans les mines allemandes, dans le bassin industriel de la Ruhr (aujourd'hui, autour de Dortmund, Essen, Bochum).

J'ai toujours regardé avec curiosité cette photo, je voulais en savoir plus...

Je pense que mes arrières-grands-parents se sont connus en Pologne avant de la quitter pour aller en Westphalie, où ils se sont mariés. A priori, d'après ma mère, mon arrière-grand-père était postier en Pologne ! Il est ensuite devenu mineur de fond dans les mines allemandes puis en France.

Ils ont ensuite fondé une famille, avec la naissance de mon grand-oncle, le frère de ma grand-mère, Mieczyslaw, en 1912 (j'aurai l'occasion de vous reparler de lui prochainement !) puis de ma grand-mère Praxeda en 1914.

Mon arrière-grand-mère Jozefa portant dans ses bras ma grand-mère Praxeda,
mon arrière-grand-père Jan et mon grand-oncle, Mieczyslaw, debout sur la chaise.


Ils arrivent à quatre en France probablement vers 1923. Ma grand-mère avait alors l'âge de ma propre fille aujourd'hui ! Elle a fréquenté l'école française, elle m'en parlait souvent quand j'étais moi-même écolière ; quant à mon oncle, dont je reparlerai, il est l'un des rares à avoir obtenu, à l'époque, un baccalauréat (philosophie), ce qui est propre au parcours qu'il suivit ensuite.





mercredi 21 novembre 2018

Une petite erreur d'état civil...

Pour l'état civil français, je suis née Smorowski, tout comme mes frères et mon père. Pourtant, mon grand-père paternel ne portait pas ce patronyme. Une petite erreur d'orthographe patronymique à l'état civil s'est glissée après son arrivée en France...

sur l'extrait d'acte de naissance de mon grand-père, on peut aisément lire Smarowski

Même chose ici sur cet extrait de registre d'immatriculation à son arrivée en France...


C'était chose relativement courante : les Polonais arrivaient en masse, avec des papiers rédigés dans leur langue (et en Pologne, à cette époque, beaucoup de documents étaient écrits en allemand, l'influence prussienne étant encore forte) : il n'était pas rare qu'un A se transforme en O, d'autant que le polonais a des lettres accentuées que le français ne connait pas.

Ainsi un Ą polonais, qui se prononce presque comme le son "on" avait vite fait d'être transposé en un O en français : de Smarowski, nous somme passés à Smorowski (je pense que l'erreur date du mariage de mon grand-père et ma grand-mère en France, en 1927) et cette petite erreur a subsisté...

Le nom de famille passe à Smorowski sur le livret de famille qui est remis par la mairie de Divion à mes grands-parents


Fort heureusement, c'est une particularité que mon père connaissait et qui nous a été transmise, ce qui m'a un peu aidé dans mes recherches,, pour être sûre de faire bonne route...

Sur les documents d'époque, lors de l'arrivée en France, on peut voir le nom correctement orthographié... et même la signature de mon grand-père qui a toujours signé Smarowski... mais on peut aussi voir que la différence entre un "a" écrit par la main d'un polonais et un "o" écrit de la main d'un français n'est pas très grande...

La signature de mon grand-père sur son acte de mariage et en dessous, celle de ma grand-mère : on devine Smarowski et on voit clairement Zarzynska (les patronymes se déclinent au féminin en polonais)...


D'autres noms de famille ont également été ré-orthographiés par l'état civil français : ma grand-mère paternelle est née Zarzynski et son nom s'est vite transformé en Zorzynski... J'imagine de beaucoup d'autres patronymes polonais ont subi cette variation à l'arrivée sur le territoire français...

La première page du passeport de ma grand-mère : notez que seul son nom d'épouse y figure...
aucune trace dans son passeport de son nom de jeune fille, curieux, non?

Partant de cette découverte, et des déclinaisons des patronymes polonais, j'aurai dû m'appeler Anne-Lise Smarowska au lieu d'Anne-Lise Smorowski !

Et je ne vous parle même pas des noms géographiques, car là, c'est beaucoup plus compliqué, beaucoup plus fantaisistes, on en reparlera !

mardi 20 novembre 2018

La genèse...

Quand j'étais à l'école primaire, dans les années 1980, je me souviens vaguement que l'on avait parlé de nos ancêtres à l'école et que ma grand-mère maternelle (ma babcia) m'avait donné des photos de famille pour en parler à l'école... c'est le seul vague souvenir que j'en ai...

Plus tard, beaucoup plus tard, en 2007, dans ma vie d'adulte et professionnelle, en tant que journaliste, j'ai dû effectuer un travail sur les "meilleurs sites de généalogie" pour le compte d'une rédaction d'un magazine informatique (qui s'appelait Micro-Hebdo) qui me demandait de "tester" les sites de mon choix en généalogie puis de donner mon avis en tant qu'utilisatrice, pour proposer au lectorat "la sélection des meilleurs sites de généalogie"...



Pour préparer consciencieusement cet article, je me souviens m'être pleinement investie en testant les fonctionnalités de plusieurs sites - à l'époque, l'offre était déjà pléthorique - et en commençant donc à y entrer les maigres données que j'avais à l'époque en ma possession...

Le virus de la généalogie s'est alors installé en moi pour ne plus jamais vraiment me quitter, évoluant comme d'autres virus (biologiques, ceux-là) par poussée...

En 2017, j'ai perdu mon père et je me suis replongé dans l'histoire familiale...

Je vous livrerai au fur et à mesure des articles de ce blog mes trouvailles, l'histoire de ma famille (qui s'écrit désormais avec celle de mon mari), de certains objets, mais aussi celle du pays de mes origines, de l'immigration, de l'actualité, bref, tout ce qui peut avoir un lien avec la généalogie... et vous verrez que l'on peut étendre cela à bien des domaines.

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